Pour bien démarrer 2021, j’ai envie de vous proposer une newsletter mensuelle « arty » dont le titre est : « DE L’ART EN BARRE » ! Son objectif éditorial : rendre l’art contemporain accessible à tous !
Voici donc, pour vous « culturer » un peu, un sommaire non exhaustif de « L’ART EN BARRE » cru 2021.
Il y aura 4 grands axes :
– EXPO : des recommandations d’expositions « coup de cœur » en cours ou à venir en France et en Europe. Des petites, des moyennes et des grandes expos !
– HISTOIRE / PORTRAIT : l’étude d’un courant artistique dans la grande histoire de l’art ou le portrait d’un/e artiste connu ou émergeant, y compris des jeunes artistes que j’ai découverts il y a peu et dont j’aime le travail. J’aimerais aussi, et surtout, beaucoup vous faire découvrir quelques aspects de l’art contemporain, pas toujours accessible je vous l’accorde, mais vraiment super intéressant, pour peu qu’on ait à disposition quelques clés de compréhension ! Perso, je m’y suis mise pendant le 2ème confinement, à travers les conférence en ligne d’Artora Paris (merci Constance Remy) et j’aime de plus en plus, donc je voudrais aussi partager ça avec vous cette année ! Enfin, je voudrais mettre à l’honneur des femmes artistes, trop souvent oubliées de nos livres d’histoire de l’art, dont celui de Gombrich pour ne citer que celui-ci.
– VIS MA VIE D’ARTISTE ! : vous aurez aussi droit à quelques lignes sur mon actualité artistique mais surtout je vous ferai entrer dans l’univers intime de ma création et de ma vie d’artiste ! Comme vous le savez sans doute, le thème central de mon travail est l’ArtÉcologie ou comment redonner ses lettres de noblesses à des objets de notre quotidien. Si vous me suivez sur instagram, vous savez aussi qu’en ce moment, je fais beaucoup de collages. Je partagerai donc avec vous sur ce sujet mais aussi sur plein d’autres !
– EXTRA : ce seront des interviews sur des acteurs du marché de l’art (critique d’art ou galeriste par exemple) ou des articles sur des sujets aussi variés que « comment acheter sa 1ère œuvre sans se tromper ? » ou « Comment un artiste définit-il son prix ? »
Pour finir cette longue intro, si vous avez des envies de sujets (non mentionnés ici), surtout n’hésitez pas à m’en faire part !
DE L’ART EN BARRE
Saison 1 / Episode 1 sur 12, « Once upon a time ? » c’est parti !
EXPO :
CINDY SHERMAN : "Crossing views" / Fondation Louis Vuitton
Oui, je sais, ça commence bien parce que c’est une exposition que vous ne pourrez pas voir, la faute à Mme COVID. Il s’agit de celle de Cindy SHERMAN à la Fondation Louis Vuitton. Mais BONNE NOUVELLE ! : la fondation a réalisé un parcours filmé de 20mn de l’exposition que vous pouvez voir ici
Quant à moi qui ai eu le privilège de la découvrir en octobre dernier, juste avant le 2ème confinement, j’ai écrit un article pour le collectif DES FIG (destructuralisme figuratif) dont je suis membre. Son titre : « EVEN FREAKS ARE BEAUTIFUL », son sujet : le beau/ le laid dans l’art (l’autre grand sujet de ma recherche plastique). Pour le lire, c’est par ici
PORTRAIT :
« Jenny Saville, peinture d’une chair humaniste »
Jenny Saville est une artiste peintre britannique contemporaine née le 07 mai 1970 à Cambridge. Son travail, axé sur les corps, souvent féminins, questionne le volume mais surtout la chair. Une chair observée avec une acuité rare, sous tous ses angles et tous ses plis.
Quand on parle de cette artiste, on pense tout de suite à Lucian Freud
Mais l’artiste se revendique plus d’Egon Schiele du Titien. J’y vois, pour ma part, un mélange détonnant entre Chaim Soutine et Francis Bacon.
J’ai découvert cette artiste il y a 4 ou 5 ans déjà, par mon ancienne prof de dessin, Charlotte Salvaneix et j’ai tout de suite été subjuguée par la peinture puissante de cette artiste ! Une peinture à l’huile travaillée de manière quasi viscérale et appliquée en couches épaisses. Jenny Saville pousse, étale et racle le pigment sur ses toiles souvent immense, s’attachant surtout à faire ressortir les imperfections de la chair. Ainsi chaque corps, hors norme, s’avance fièrement, refusant de se cacher.
Après des études à la Glasgow School of art en 1992, Jenny Saville intègre le groupe des YBA (Young British Artists) dont elle est très vite la cheffe de file. Et c’est là qu’elle se fait remarquer de la galerie Saatchi (1993), puis plus tard du célèbre galeriste Larry Gagosian. C’est aujourd’hui l’une des (rares) artistes femmes les mieux cotées au monde.
2 faits marquants dans sa biographie :
– la vision de corps en surpoids dans les rues et les supermarchés de Cincinnati (USA) lors d’une bourse d’étude en 1991 (elle a alors 21 ans)
– l’étude et l’observation des corps en reconstruction auprès d’un chirurgien plastique de New York en 1994 lors d’une autre bourse d’étude, dans le Connecticut cette fois-ci.
L’artiste dit aussi s’inspirer des visages et des corps extraits de magazines et de tabloïds.
La peinture de Jenny Saville soulève les tabous du corps et de sa nudité. Il y est aussi bien sûr question d’esthétique, du beau du laid dans l’art (ce sujet qui me tient tant à cœur !) mais aussi de la représentation du corps dans nos sociétés hyper normées. La question du genre (masculin/féminin) est aussi au centre de sa réflexion picturale.
Par son travail, Jenny Saville nous met face à notre propre chair animale, une chair qu’elle voudrait plus humaniste. Elle nous encourage aussi, à travers de multiples points de vues, à modifier notre regard et notre perception de ladite beauté, pour un regard plus bienveillant.
Sa peinture, à la croisée d’une abstraction figurative, fait d’elle une artiste résolument moderne et contemporaine !
Pour aller plus loin sur son travail récent, voici une interview de 8 min réalisée en août 2020 par Nicolas Cullinan, directeur de la National Portrait Gallery de Londres. Jenny Saville y évoque, entre autres, l’influence du travail de Cindy Sherman (tiens donc !) et de ses autoportraits sur son propre travail.
NADJA M ACTUALITÉ :
"Vis ma vie d'artiste !"
Comme vous l’avez sans doute remarqué sur mon instagram, je travaille beaucoup sur des collages en ce moment. Besoin de triturer le papier glacé et d’en découdre avec lui et l’image qu’il véhicule. En 2020, j’ai réalisé plusieurs mini-séries (Human nature, Candy faces & Freak’s parade) et dans certaines d’entre elles, la couture s’y est invité ! Vous pouvez les découvrir ou les redécouvrir sur mon site à la rubrique « collages ».
Mais depuis 1 mois, après avoir beaucoup déformé les visages, j’ai éprouvé le besoin de déformer les corps cette fois ci. Ces nouveaux collages, qui en ont destabilisés plus d’un dans mon entourage (LOL ;-), ont été presque jouissifs pour moi à réaliser. Pourquoi ? Quand un artiste, crée, il se lance sans trop réfléchir. C’est le propre de la création. Pour ma part, j’ai eu l’impression de braver un interdit. Mais j’ai aussi et surtout ressenti une grande liberté en les réalisant. Ici, il ne s’agissait plus de jouer juste sur l’oversize (des yeux ou des bouches disproportionnés) mais bien de mettre en valeur des membres découpés. Cette recherche plastique, toujours en cours, m’a fait pensé, à postériori & très modestement bien sûr, aux peintures de Francis Bacon. Et certains m’en ont d’ailleurs fait la remarque. J’écrirai bientôt sans doute un portrait sur cet artiste dont j’aime beaucoup le travail.
En attendant, voici quelques uns de ces collages dont certains n’ont pas encore été publiés et que vous découvrez donc ici en exclusivité !
Voilà, « De L’ART EN BARRE », épisode 1, c’est fini ! J’espère que cette newsletter vous aura intéressée.
Et si oui, alors, je vous dis à dans un mois.
Cheers !