LA NEWSLETTER "ARTY"

DE NADJA M

SAISON 1
/ ÉPISODE 6

ART ECOLOGIE & BIG EXPO PERSO

par Nadja M, Septembre 2021 I 12 min de lecture
logo-de l'art en barre

J’espère que vous avez passé un bel été et que votre rentrée s’annonce bien. Pour cette 6e newsletter, j’aimerais vous parler d’Art & d’Écologie. Un sujet qui me tient tout particulièrement à cœur puisqu’il est au centre de ma démarche artistique.

Et nous avons de la chance puisqu’il y a, actuellement et jusqu’au au 19 décembre 2021, une exposition sur le sujet intitulée «Re-cyclage, Sur-cyclage» à la fondation Villa Datris, espace Monte Cristo à Paris dans le 20e arrondissement.

Au sommaire de ce 6e épisode :

L’ART ÉCOLOGIQUE c’est quoi ? Une brève histoire de ce courant qui regroupe plusieurs mouvements & productions très diverses, qui vont de l’art environnemental dont le land art et le reclamation art font partie, en passant par l’éco-art et jusqu’à l’arte povera ou le nouveau réalisme !

Certains vont jusqu’à y intégrer l’urinoir de Duchamp qui d’ailleurs n’était pas de lui (et toc !) mais de l’artiste allemande, Elsa von Freytag-Loringhoven qui travaillait avec des objets trouvés : de la ferronnerie, de vieux pneus, les transformant ainsi en véritables œuvres d’art.

– EXPO. Après une présentation générale des grandes thématiques de l’exposition, je vous présenterai le travail de plusieurs artistes dont Anita Molinero & Moffat Takadiwa.

– VIS MA VIE D’ARTISTE. Enfin, pour ce qui est de mon actualité, j’ai la joie de vous présenter une grande exposition personnelle regroupant une quarantaine de mes collages réalisée à partir de magazines recyclés. Cette exposition intitulée «Human nature» intégrera aussi ma toute dernière série «Stand up for your rights !».

DE L’ART EN BARRE

DE L’ART EN BARRE / Saison 1 / Épisode 6 C’est parti !

« L’ARTÉCOLOGIE » C’EST QUOI ?

Quand on tape « Art et Ecologie » sur google, la première définition qui ressort est une définition de « l’art écologiQUE », soit une pratique artistique qui vise à préserver, réhabiliter et/ou dynamiser les formes de vie, les ressources et l’écologie de la Terre.

Une myriade de courants et mouvements est rattachée à l’art écologiQUE :

– Le Land art (ou « green art ») : est un courant de l’art contemporain utilisant le cadre et les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, eau, rocher, etc.). Ici, la nature est milieu et matière de création. Le plus souvent, les œuvres sont en extérieur, exposées aux éléments et soumises à l’érosion naturelle. Ainsi, certaines œuvres ont disparu et il ne reste que leur souvenir photographique ou vidéo. Le travail d’Andy Goldworthy en est un parfait exemple. Dans sa démarche initiale, le Land art avait aussi pour ambition de casser les codes de l’exposition classique des œuvres en galerie ou dans les musées, pour l’exposer in situ, et donc dans la nature.

En préparant cette newsletter, j’ai néanmoins découvert que des artistes se réclamant du Land Art n’hésitait pas à modifier durablement la nature et son environnement, tel Michael Heizer qui, en 1969, pour réaliser une sculpture intitulée « Double negative » (une sorte d’énorme canyon, voir ci-dessous) n’a pas hésiter à faire déplacer 240 000 tonnes de roche ! #egotriphumanité» ! Et à ce monde ultra connecté dans lequel nous vivons tous ensemble, mais où, pourtant, nous ne nous sommes jamais sentis aussi seuls !

On peut aussi s’interroger sur une œuvre très connue de l’artiste Robert Smithson et son « Spiral Jetty » (1970) : une digue de 457m de long en pierres de basalt qui s’enroule dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. En perpétuel mouvement, l’œuvre serait un hommage au Dieu du Soleil et au symbole de l’infini.

À l’opposé, d’autres sont soucieux de nous sensibiliser à l’écologie par un discours engagé. C’est le cas du Reclamation Art. Les artistes de ce mouvement se distinguent dans le sens où ils agissent concrètement sur des sites ayant subi des dommages (pollution ou autre) et œuvrent à leur réhabilitation.

Alan Sonfist et Patricia Johanson sont de ceux-là. Ici le « Leonhardt Lagoon ». Anciennement un plan d’eau pollué au milieu d’un parc d’attraction. Cette dernière l’a réhabilité dans les années 1980. Il est aujourd’hui un écosystème autonome et fonctionnel au cœur de la ville de Dallas et sert également de lieu d’éducation pour les enfants.

Quant à l’ArtÉcoloGIE, c’est un courant artistique né lui aussi à la même période, (les années 1970 donc) et qui consiste à réemployer des objets de notre quotidien initialement destinés à être recyclés pour créer de véritables œuvres d’art. Il s’appuie sur 2 piliers : réemployer le plus possible ce qui existe déjà et créer en préservant nos ressources dans une perspective de développement durable.

Sans forcément se réclamer de ce courant (ou mouvement), des artistes comme Romuald Hazoumé ou Julia Maria Lopez Mesa font, pour moi partie de ce mouvement.

Ici le « Water Cargo » de Romuald Hazoumé qui aborde des sujets aussi complexes que les migrations, la corruption et les trafics à l’échelle de la planète. Ce scooter et ses bidons fabriqués à partir de pneus recyclés, rend hommage à l’ingéniosité de ces porteurs d’eau ou d’essence au Bénin.

« In Tissu » de l’artiste colombienne Julia Maria Lopez Mesa s’appuie sur la rencontre et la participation des habitants d’un même lieu, tissant ainsi des liens entre les vêtements, la mémoire et le territoire.

L’Arte povera, à l’origine mouvement artistique italien, lui aussi né à la même période, s’attache quant à lui à rendre « signifiants des objets insignifiants ». L’attitude des adeptes de ce courant consistait à défier « l’industrie culturelle » et plus généralement la société de consommation. Pour exemple, cette œuvre de l’artiste de Giovanni Anselmo intitulée «Senzo titolo – struttura che mangia». Réalisée en 1968, elle se compose de deux blocs de granit polis et d’une laitue fraîche, renouvelée très régulièrement bien sûr. Ode à l’art funéraire, elle souligne surtout l’effet de l’altération du temps et la fragilité du monde vivant.
Enfin, les nouveaux réalistes prônent, eux, le «recyclage poétique du réel urbain, industriel et publicitaire». Le travail de César, Arman, Raymond Hains ou Daniel Spoerri est attribué à ce mouvement. Vous connaissez par cœur, bien sûr, les boîtes d’Arman et les compressions de César.

Mais connaissez-vous Daniel Spoerri, qui allait jusqu’à « immortaliser » des restes de dîner dans ce qu’il nommait des « tableaux pièges » ? En voici un :

Je dirais donc en conclusion que l’art écologiQUE et tous les courants artistiques qui le côtoient, de près ou de loin, ont cette formidable fraîcheur et cette vitalité nous permettant de nous interroger sur la question environnementale de mille et une façons ! C’est cette grande liberté qui me fait être attachée à ce courant artistique et à avoir à cœur de le promouvoir !

EXPO : « RE-CYCLAGE, SUR-CYCLAGE » Fondation Villa d’Atris

« Re-cyclage sur-cyclage » est à l’origine une grande exposition qui, en 2020, au sortir du 1er confinement, a réuni plus de 35 000 visiteurs à l’île sur la Sorgue.

Cette exposition, comme son titre l’indique aborde le sujet des enjeux environnementaux de notre planète.

Le fil conducteur des artistes qui y sont présentés : proposer au « déchet » de prendre toute sa place pour témoigner, tel un objet précieux, de nos modes de consommation, voir de surconsommation.

Pour l’exposition, une carte blanche a été confiée à Anita Molinero, créatrice de l’œuvre « Floraisons pour Nollopa », une sculpture monumentale faite de conteneurs en PVC rouge. L’artiste, qui a pour matériau de prédilection le plastique qu’elle coupe, brûle ou lacère, évoque l’ambivalence du toxique et le rapport créé entre la matière et sa dangerosité, autre point essentiel parmi les thèmes de l’exposition. Elle transforme ici le plastique en chair sanguinolente.

L’artiste Zoë Paul mêle quant elle des techniques artisanales à des déchets industriels. Ici une grille de frigo sur laquelle elle tisse des formes au gré de son imagination. Autre sculpture qui m’a interpellée, celle de Jean-René Laval. Intitulée ironiquement « Mr Propre », elle est composée de vieilles chaussures, d’un robinet, de son pommeau de douche et de vieux tuyaux de cuivre.

Pour terminer en beauté sur cette exposition que je vous encourage vivement à aller voir, je voudrais vous présenter, pour ceux qui ne le connaissent pas déjà, le merveilleux travail de l’artiste africain Moffat Takadiwa. J’ai découvert cet artiste lors de la dernière FIAC on line et j’ai été subjuguée par la délicatesse et la poésie qui se dégageait de ses œuvres.

Pour exemple, cette « Party Regalia », immense coiffe de cérémonie qui met à l’honneur l’artisanat et des techniques textiles traditionnelles du Zimbabwe.

Réalisée avec une patience infinie, à partir de bouchons de bouteilles plastiques et de touches d’ordinateurs, cette réappropriation des détritus du monde occidental interroge à la fois l’héritage colonial et écologique.

NADJA M ACTUALITE :

« HUMAN NATURE » Hôtel Les deux girafes

Au sommaire de mon actualité du mois, et comme je vous le disais en introduction, je prépare actuellement une jolie et grande exposition de près de 40 collages qui seront présentés pendant 3 mois dans un magnifique hôtel 4* dans mon quartier : le 11e à Paris, j’ai nommé “Les deux girafes” !

Cette exposition intitulée « Human nature » débutera le 04 octobre prochain avec un vernissage prévu le jeudi 14 octobre à partir de 18h30. Tous les lecteurs de cette newsletter y sont bien sûr chaleureusement conviés. J’en profite ici pour remercier Olivia Gagneraud pour son invitation à exposer dans ce bel écrin !

Une exposition représente, mine de rien, un investissement certain, surtout en temps de préparation. J’ai eu l’honneur de collaborer à la scénographie avec Joséphanne Tellier, que je remercie ici chaleureusement ! Elle a su assembler des séries qui, de prime abord n’avaient aucun rapport entres elles (en tout cas pour moi) et ce, avec une facilité déconcertante ! Bravo et encore merci à toi Joséphanne !

L’affiche a été réalisée avec le concours des 3 drôles de dames (voir la précédente newsletter). Raphaël Thomas mon ami graphiste, toujours présent à mes côtés a, quant à lui, réalisé et les cartels.

Mais aussi une maquette de l’exposition afin d’avoir un aperçu de ce que cela pourrait donner sur un des murs de l’hôtel qui fait près de 15 mètres de long ! Ci dessous, un extrait :

Pour terminer, et pour ceux qui auraient raté l’autre grande nouvelle d’avant l’été, j’ai un nouveau et super site internet tout beau, tout neuf que je vous invite à consulter ! Ici, la version mobile ! Vous y découvrirez mon travail d’artiste, mes cours avec les enfants (avec un musée qui est entièrement consacré à leurs jolies créations) et une offre team building à destination des entreprises ! Pour que tous les CDI de France et de Navarre, aient, eux aussi, accès à une bulle créative et écologique !

Voilà, « De L’art en barre », épisode 6, c’est fini ! J’espère que cette newsletter vous aura intéressé-e-s.

Et si oui, alors, je vous dis à dans un mois.
Cheers !

Articles suivants

LES 3 DRÔLES DE DAMES

par Nadja M, Juillet 2021 I 7 min de lecture

Patrick Juvet

OÙ SONT LES FEMMES ?

par Nadja M, Avril 2021 I 11 min de lecture

Grand Palais

THE REVOLUTION

par Nadja M, Mars 2021 I 11 min de lecture

Mon Oeil

MON ŒIL

par Nadja M, Février 2021 I 10 min de lecture

Cindy Sherman

EVEN FREAKS ARE BEAUTIFUL

par Nadja M, Janvier 2021 I 06 min de lecture

LES 3 DRÔLES DE DAMES

par Nadja M, Juillet 2021 I 7 min de lecture

Patrick Juvet

OÙ SONT LES FEMMES ?

par Nadja M, Avril 2021 I 11 min de lecture

Grand Palais

THE REVOLUTION

par Nadja M, Mars 2021 I 11 min de lecture

Mon Oeil

MON ŒIL

par Nadja M, Février 2021 I 10 min de lecture

Cindy Sherman

EVEN FREAKS ARE BEAUTIFUL

par Nadja M, Janvier 2021 I 06 min de lecture

s'inscrire à la newsletter